Reviews of "Cirkeln och linjen"

Ystads Allehanda 2015-07-15



Festival Circulations in Le Figaro 2015-02-10

Translation of the part about me is printed in parentheses after the current text.

Festival Circulation(s) : circulez, il y a beaucoup à voir

Pour la deuxième fois consécutive, la jeune scène européenne, aventurière, s'expose au Centquatre à Paris.
Le Centquatre est grand ouvert derrière sa bannière noire «Je suis Charlie». Le vent glacé ne dissuade pas la foule des habitués, toutes générations et horizons confondus, de danser le paso-doble, le tango et le free jazz, de jongler, de pratiquer un yoga extrême à l'air libre du patio. Le festival photo Circulation(s) a trouvé son biotope idéal dans cette architecture large qui prend à son compte la notion d'espace public.

C'est la deuxième fois que cette manifestation dédiée à la jeune photographie européenne s'installe au Centquatre.

Paravents en plein air, accrochage ludique comme un jeu d'écrans sur ordinateur, tout est pensé pour souligner la verdeur de ces 45 jeunes talents qu'il s'agit de promouvoir sans s'appesantir.

Bidonvilles et monuments d'architectes
On commence en terrain connu avec le photographe espagnol Dionisio Gonzalez, né à Gijon en 1965. On a déjà beaucoup vu ce vif transformateur de l'image sur les stands des foires, d'Art Basel à Art Bruxelles et Arco. Il mélange utopie et réalité âpre, incorporant des prouesses d'architectes au cœur des bidonvilles, unissant le tout d'une palette saturée.

Cette fois, c'est Venise qu'il métamorphose, y campant les projets fous de Frank Lloyd Wright, de Le Corbusier, de Louis Kahn et d'Aldo Rossi pour redessiner la cité de la lagune en ville flottante à la Moebius.

Jeune Mao Zedong, avec cheveux
Le voyage et sa leçon restent ici un thème porteur, comme l'illustrent en format héroïque les Colosses du Français Fabrice Fouillet (statue monumentale du jeune Mao Zedong, avec cheveux, érigée à Changsha en Chine en 2009!).

On sent beaucoup de leçon sociale et expérimentale dans cette nouvelle vague photographique. LesSelf-Portraits with Men de Dita Pepe, née en 1973 à Ostrava en République tchèque, racontent avec humour les fantasmes et la vérité toute nue d'une société post-sovétique.

Temps suspendu et simplicité trompeuse
En se mettant à la place de la femme, amante, fiancée, mère de famille, elle nous rappelle les irruptions ubuesques de l'artiste conceptuel néerlandais Hans Eijkelboom dans les foyers seventies, une des belles redécouvertes à Arles en 2014. Touchante, la série Generation 60 d'Alexandra Polina regarde avec empathie et symbolisme ces déracinés arrivés en Allemagne après 60 ans, Arnold l'Ukrainien, 82 ans, entouré de ses cartons, Oleg l'Ouzbèque, 75 ans, perdu dans les herbes folles sous une pluie de photos souvenirs.

À l'origine du monde, il y a le Français Christian Berthelot et ses photos expressionnistes de nouveaux-nés, sortis comme de petits aliens du ventre maternel. Époustouflant.
La photo plasticienne est particulièrement en beauté dans cette jeune génération européenne.

Juliette Andrea-Eli sculpte poétiquement ses photos de poissons d'Islande par une technique qui rappelle l'école photo finlandaise et les tatouages du Bruxellois Jean-Luc Moerman.

Le Suédois Kristoffer Axen, 30 ans, sublime la réalité par un temps suspendu très lynchien: ses personnages nous tournent le dos comme les femmes du peintre danois Vilhelm Hammershoi.

Le plus abouti des talents demeure sans conteste celui de son compatriote, le Suédois Erik Ostensson, dont les compositions surréalistes sont d'une simplicité trompeuse et tout simplement magnifique.("The most successful talent remains undoubtedly the Swede Erik Östensson, whose surrealistic compositions are deceptively simple and simply magnificent.")
Le festival Circulation(s) se tient jusqu'au 8 mars 2015 au Centquatre-Paris, 5, rue Curial, (Paris XIXe).www.festival-circulations.com